Information détaillée concernant le cours

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Titre

La culture matérielle, de l’archéologie aux sciences humaines

Dates

16 et 17 février 2017

Organisateur(s)/trice(s)

Dre Géraldine Delley, UniNe

Intervenant-e-s

Prof. Gianenrico Bernasconi (UniNe), Prof. Régis Bertholon (HES-arc restauration, Neuchâtel), Dr Thierry Bonnot (Iris, EHESS, Paris), François-Xavier Chauvière (archéologue, OPAN), Dre Géraldine Delley (UniNe), Prof. Matthieu Honegger (UniNe), Prof. Hara Procopiou (Uni Paris-1, Panthéon-Sorbonne), Prof. Lorenz Baumer (UNIGE)

 

Description

 

La culture matérielle est intrinsèquement liée à l'archéologie. Que ce soit au sein des pratiques antiquaires, dès le 16e siècle, ou dans celles disciplinarisantes des archéologues et préhistoriens du 19e et 20e siècles, la matérialité est considérée comme une dimension incontournable pour comprendre et interpréter le passé. Elle s'inscrit au cœur de la définition méthodologique de l'archéologie – classification, description, comparaison, étude technique et fonctionnelle – de même que dans la reconstruction événementielle du passé, puisque c'est sur l'étude des objets, leur interprétation fonctionnelle et sociale, ainsi que sur leur datation que se construit la narration en archéologie.

 

Dans le courant du 20e siècle, l'étude de la matérialité s'est vue théorisée par les archéologues, dans le but de dépasser la simple analyse descriptive. A une approche technique et fonctionnelle, où l'expérimentation occupe une place centrale, sont venus s'ajouter des procédés tels que l'archéométrie ou la tracéologie qui viennent enrichir les observations des archéologues, par l'analyse des traces d'usure et d'utilisation, mais aussi par celles indiquant des transformations et des usages détournés.

 

Parallèlement à ces développements, depuis plusieurs décennies, la matérialité est venue occuper une place importante dans d'autres disciplines des sciences humaines. Parfois militante, cette approche fait fi des frontières disciplinaires et s'est développée autour de l'idée que l'objet doit être considéré comme un document à part entière dans la construction d'un discours historique et anthropologique. Les motifs épistémologiques de ce tournant matériel (Material turn) au sein des sciences humaines procèdent de la conviction qu'une relation particulière lie l'homme aux objets qui l'entourent dans son quotidien. Ainsi, les objets conditionneraient et transformeraient les comportements sociaux et culturels.

 

Or tout se passe comme si archéologues d'une part et historiens, ethnologues, sociologues de l'autre, avaient produit des discours séparés sur la question de l'objet. Si la dimension symbolique de l'objet a occupé une place importante dans le développement d'une archéologie post-processuelle, l'influence des travaux en sciences humaines centrés sur l'objet et la culture matérielle reste cependant limitée en ce qui concerne l'archéologie. L'inverse est aussi vrai, au sens où l'archéologie paraît avoir peu influencé les théoriciens du Material Turn.

 

Cet atelier vise précisément à faire circuler, de part et d'autres des frontières disciplinaires, les approches et les modèles théoriques construits autour de l'étude de l'objet, afin d'enrichir les modalités de la production d'une connaissance fondée sur la matérialité dans le domaine des sciences humaines.

 
Programme :
Jeudi 16 février 2017

12.00 : Accueil des participants (intervenants et doctorants). Repas pris en commun à la cafétéria du Laténium

13.30 : Début de l'atelier

Introduction

13.30-14.10 : Géraldine Delley (Post-doctorante FNS, Institut d'archéologie, Université de Neuchâtel) : La culture matérielle, de l'archéologie aux sciences humaines.

Thématique 1 : Fluctuations du statut de l'objet : objet souvenir, déchet, objet symbole

14.10-15.00 : Thierry Bonnot (Chargé de recherche CNRS, IRIS-EHESS, Paris) : Biographies d'objets entre vestiges et mémoire. Enquêtes et rencontres pluridisciplinaires.

15.00-15.30 : Christian de Reynier (Doctorant, Département d'histoire de l'art, Université de Lausanne ; collaborateur Office du patrimoine et de l'archéologie de Neuchâtel) : L'aura de l'œuvre ancienne. Exemples neuchâtelois de monumentalisation d'objets architecturaux entre le premier Moyen Age et la Renaissance.

15.30-16.00 : Livio Napoli (MA, Département d'archéologie et des sciences de l'Antiquité, Université de Lausanne) : MARMORUM SPOLIA : Une continuité dans la rupture. Le cas d'Epomanduodurum.

Pause

16.30-17.20 : Matthieu Honegger (Professeur, Institut d'archéologie, Université de Neuchâtel) : Les poignards en silex de la fin du Néolithique : objets de prestige ou objets socialement valorisés ?

17.20-18.00 : Bilan de la journée, discussionFin de l'atelier


Vendredi 17 février 2017
Thématique 2 : De l'objet à l'artisan : geste technique, savoir-faire et émotions

9.00-9.50 : Hara Procopiou (Professeure, Université Paris-1, Panthéon Sorbonne, UMR 7041 : Archéologie et sciences de l'Antiquité) : De l'objet à l'artisan: savoir-faire, sens et émotions (approches archéologique et ethnographique. Monde égéen, Méditerranée orientale et Inde).

9.50-10.40 : François-Xavier Chauvière (Archéologue, Office du patrimoine et de l'archéologie de Neuchâtel) : Déconstruire l'objet archéologique. Pourquoi et comment ? Le cas des industries osseuses du Paléolithique supérieur.

Pause

11.10-11.40 : Laure Bassin (Doctorante, Institut d'archéologie, Université de Neuchâtel) : Les objets de pierre taillée, témoins de l'évolution des techniques de production lithique à la fin du Mésolithique.

11.40-12.10 : DiscussionPause midi

Thématique 3 : Lire et interpréter les matériaux altérés

13.30-14.20 : Gianenrico Bernasconi (Professeur, Institut d'histoire, Université de Neuchâtel ; Dir. de recherche, Musée international de l'horlogerie, La Chaux-de-Fonds) : L'objet comme document: histoire de la culture matérielle et archéologie des pratiques.

14.20-14.50 : Gianna Reginelli (Doctorante, Institut d'archéologie, Université de Neuchâtel ; collaboratrice Office du patrimoine et de l'archéologie de Neuchâtel) : A propos d'un ajour sur un fer de lance du site de La Tène : de l'idéal à l'interprétation, en passant par la restauration.

14.50-15.40 : Lorenz Baumer (Professeur, Département des sciences de l'Antiquité, Université de Genève) : Le Laocoon – une statue qui bouge.

Pause
16.10-17.00 : Régis Bertholon (Professeur, Haute Ecole Arc, Conservation-Restauration, Neuchâtel) : Lire les matériaux altérés de l'objet archéologique : histoire matérielle et fiabilité des sources.

17.00-18.00 : Bilan des deux journées
Fin de l'atelier

 

 

Lieu

Neuchâtel

Information
Places

20

Délai d'inscription 31.01.2017
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