La condition des peintres égyptiens au Nouvel Empire (1543-1078 AV. J.-C.)

Au cours de l'histoire de l'Égypte ancienne, les peintres ont joué un rôle essentiel dans la vie sociale et religieuse de la société pharaonique, à l'instar des scribes et des prêtres. En effet, la peinture égyptienne, tout comme l'écriture hiéroglyphique, était considérée comme performative en ce sens que l’on prêtait aux peintres le pouvoir de créer et d’animer des images. Cette importance, associée à la valeur artistique des peintures remarquablement préservées dans le climat sec du désert, a joué un rôle dans l’engouement des historiens de l'art et du grand public pour l'Égypte antique.

Au Nouvel Empire (1543-1078 av. J.-C.), la production de peintures dans les tombes et sur les objets semble s’être considérablement accrue et a été accompagnée d'une importante documentation écrite laissée par les peintres eux-mêmes, offrant ainsi des témoignages directs sur leur vie.

À ce jour, c'est par le prisme de l’histoire de l’art que la recherche s’est intéressée à la figure du peintre. De la réalisation et la personnalisation des motifs jusqu’au travail en équipe, les analyses sont avant tout parties des œuvres elles-mêmes, et ont révélé un métier varié, allant de l'artisan responsable de la pose de l’enduit à peindre, à l’artiste célèbre pour ses œuvres. Cette approche fondamentale appelle maintenant à être complétée par une étude systématique de la documentation écrite, qui atteste tant de la place des peintres dans la société égyptienne que de leur organisation professionnelle et de leur réalité économique. Ainsi, à partir d'une démarche philologique et anthropologique, le projet proposé a pour ambition d’étudier la condition des peintres égyptiens au Nouvel Empire. Cette enquête autour d’un métier central d’une civilisation fondée sur le texte et l’image enrichira la compréhension de la société égyptienne.