Titre

Corps et vêtement féminins de la petite enfance au mariage dans l'iconographie vasculaire attique à figures rouges

Auteur Elodie BAUER
Directeur /trice Prof. Véronique Dasen
Co-directeur(s) /trice(s) Prof. Florence Gherchanoc
Résumé de la thèse

Mes recherches se basent sur l’étude du vêtement féminin de la petite enfance jusqu’au mariage, excluant les filles qui ont franchi cette étape ainsi que le vêtement de la mariée, d’après les scènes peintes sur les vases attiques à figures rouges (env. 520-350 av. J.-C.). Le Chapitre 1, TYPOLOGIES ET MATÉRIALITÉS DU VÊTEMENT, dégage les formes vestimentaires principales et particulières par l’approfondissement des aspects iconographiques, des évidences et des obstacles qu’ils apportent à leur analyse. L’étude de ces typologies a permis de définir leurs récurrences dans l’iconographie, selon l’époque et les cercles d’imagiers, qui sont souvent un bon indicateur du choix de représenter une forme esthétique au détriment d’une autre. La remise en question systématique des textures et des matériaux des divers éléments vestimentaires, comme les bandeaux en tissu et les diadèmes en métal, très difficiles à distinguer sur les images planes, a permis un approfondissement et un élargissement de ces questions fondamentales. Les difficultés soulevées par l’analyse des images sont nombreuses et un obstacle supplémentaire, celui de l’impossibilité de définir des matériaux dans la plupart des cas, ressort fortement de nos analyses. Le Chapitre 2, ERGONOMIE DU VÊTEMENT, est mi-typologique, mi-contextuel. Y ont été mis au jour les aspects ergonomiques propres aux pratiques vestimentaires, comme l’empaquetage du corps et la longueur du vêtement, qui semblent créer une contrainte sur la mobilité des filles. A pu aussi y être développé un dossier iconographique étudié depuis le début du doctorat, celui du geste vestimentaire que font de nombreuses filles sur les vases qui manipulent un pan de leur propre tunique ou manteau. Cela a permis d’élargir les contextes (actions et identités) au sein desquels ce geste apparaît en définissant plusieurs types de scènes selon l’emplacement du textile agrippé (partie supérieure / partie inférieure du corps) ainsi que l’identité de la figure féminine. D’autres manipulations vestimentaires, comme le fait d'attacher sa ceinture en maintenant le tissu avec ses dents, nouer son bandeau, et le traitement des accessoires vestimentaires fixatifs (ceintures, bandes de poitrines, épingles pour les manches, poids de plomb pour faire tenir droits les tissus des manteaux) ont aussi été traités au travers de ce double prisme, « image décrite / contexte », apportant des éléments novateurs et permettant une mise en série complète de ces objets et de leur considération. Le Chapitre 3, LE VÊTEMENT EN CONTEXTE : RITUALITÉ ET AGENTIVITÉ, est entièrement contextuel et traite du vêtement selon les activités, les lieux, les âges et les statuts sociaux des personnages féminins peints sur les vases de notre catalogue iconographique. Ce chapitre a permis de pénétrer au cœur des considérations anthropologiques et socioculturelles du sujet. L’analyse des aspects historiques et pas seulement iconographiques ont évidemment été pris en compte. Notamment, sur certains vases, des figures féminines portent des vêtements de forme non grecque. Jusqu’à environ encore 50 ans, les chercheur·e·s identifiaient systématiquement les filles ou femmes ainsi vêtues à des non Athéniennes et mêmes non Grecques, en raison de l’« importation » de vêtements perses à l’issue des guerres médiques au cours du Ve siècle av. J.-C. Or il semblerait que cette interprétation est relativement précipitée. Il est probable que ces vêtements d'origine non grecque aient été totalement intégrés au répertoire vestimentaire athénien au cours des décennies suivant les guerres médiques et puissent avoir été portés par plusieurs types de personnes de diverses origines, athéniennes ou non. Ce sont, en partie, ces réflexions qui ont été développées dans la conclusion du chapitre, qui établit une synthèse des vêtements féminins usuels mais aussi des ruptures vestimentaires observées, par esprit comparatif, selon les statuts sociaux et les classes d’âge féminines.

Statut terminé
Délai administratif de soutenance de thèse 2025
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