Etude ethnoarchéologique de l’architecture vernaculaire au Sénégal oriental

Les archéologues ont toujours éprouvé des difficultés dans la phase d’interprétation des vestiges matériels découverts dans les fouilles. Pour pallier à cela, depuis une trentaine d’années, une nouvelle discipline a vu le jour, l’ethnoarchéologie. Elle consiste à étudier techniques et productions matérielles au sein des populations actuelles, en suivant les questionnements et les méthodes des archéologues, de façon à constituer un référentiel interprétatif. En Afrique de l’Ouest, de nombreux travaux ethnoarchéologiques ont porté sur la céramique, quelques-uns sur d’autres matériaux, mais les études architecturales restent très rares. L’une des seules est celle d’A.-M. et P. Pétrequin, qui ont travaillé sur les habitats lacustres du Bénin. Sinon, les données sur l’architecture sont souvent le fait d’ethnologues ou d’architectes, dont les méthodes ne permettent pas toujours de fournir des résultats adaptés aux questions archéologiques.

Le programme de recherche pluridisciplinaire international « Peuplement et paléoenvironnement en Afrique », coordonné par le laboratoire APA, se concentre actuellement sur le peuplement de la vallée de la Falémé au Sénégal oriental. Or, dans cette région, l’architecture est mal documentée à ce jour et une étude ethnoarchéologique des divers types d’habitats se révèrerait utile à la compréhension de cette problématique.

L’objectif principal de cette thèse est de constituer un référentiel ethnoarchéologique de l’architecture en zone des savanes, en étudiant plusieurs habitats actuels de la vallée de la Falémé, au Sénégal oriental, appartenant à divers groupes ethniques aux systèmes économiques différents. L’étude de la construction historique du tissu villageois pourrait aussi permettre de comprendre les dynamiques d’implantation et les modes de fonctionnement des sociétés concernées.